shandynamiques
ALERTE MÉTÉO
CE SONT DES CHOSES
QUI DÉRIVENT
DU 28 FÉVRIER AU 1ER AVRIEL 2014
À COLLIOURE / CHÂTEAU ROYAL
ARTISTES
Lorraine Balbo
Sarah Barré
Adrien Blondel
Maxime Boutin
Mona Costa
Camille Guibert
Pascale Hinault
Édouard Lécuyer
Jérémy Lopez
Wei Miao
Marilina Prigent
Nina Roussière
Laura Samé
Rosita Taurone
Xiaoye Wu
Dan Yuan
CURATED BY
Karine Vonna Zürcher
AVANT-PROPOS
Ils sont prêts
à l'emploi...
"En 2066, personne ne songe plus à faire de l'art
car personne ne peut s'entendre sur ce qu'est l'art exactement." Peter Hutchinson
L'exposition ALERTE MÉTÉO 4 / CE SONT DES CHOSES
QUI ARRIVENT s'est achèvée le 16 février 2014 au MRAC
de Sérignan... L'exposition ALERTE MÉTÉO 4 / CE SONT
DES CHOSES QUI DÉRIVENT a débuté le 28 février 2014
au Château Royal de Collioure... À nouveau avec des travaux des diplômés 2013 des écoles d'art de la Région
Languedoc-Roussillon... Avec le soutien cette fois
de la Commune de Collioure, du Département des Pyrénées Orientales, du MRAC de Sérignan, des écoles supérieures d'art de Nîmes et Montpellier...
Si c'était une histoire, ce serait celle d'une exposition
qui poserait deux ou trois questions : sommes-nous réellement dans un espace d'exposition ? Aurions-nous
échoué sur une plage, au même titre que des tas d'autres choses, sans titre ou sans emploi, que l'on pourrait difficilement confondre ici — à Collioure, dans ce château
à jamais hanté par les fauves fantômes de Matisse et Derain — avec des oeuvres d'art ? Qui sait ? Exceptés les deux bouts d'un toboggan qui vont droit dans le mur, une étagère
et un livre blanc qui font écho au fameux Farenheit 451
de feu Ray Bradbury, quelques dessins sur papier carbone, quelques photos sous calque et ou papier de soie, quelques images de pommes de terre en pleine germination et une bâche genre bâche ordinaire, peu d’œuvres en vérité sont accrochées comme on dit aux murs, comme ça se fait normalement pour une exposition classique…
Exceptées une escadrille de feuilles volantes et de cutters
qui tiennent en même temps du drone et du cerf-volant,
de la mouette et du goëland, une machinique contrefaçon façon Tinguely d’une méduse dite Turritopsis Nutricula
et une architecture métallique d’iPEs, iPNs et palans,
peu d’œuvres sont pendues comme on dit au plafond…
Tout le reste est au sol, gisant, comme des tas de curiosités déposées par un coup de mer, une nouvelle vague.
Tout le reste, c’est-à-dire tout une collection d'objets plus
ou moins désoeuvrés, un énième addendum pour l’inventaire de Prévert : un moine jaune, un cerceau rouge, une toile vierge, un châssis vide, un cadre sans emploi, des lattes
de parquet, une chaise, une télé, un matelas pneumatique, un drap de secours, une veste militaire, des rideaux bleus, une fausse poutre, quelques origamis, de vieux cartons,
des parchemins, de fragiles rouleaux d’argile, un bloc
de béton reposant sur un socle d'oeufs frais, un plâtre
dans un sac poubelle, une devise mise en bouteille, etc. Autant d'objets qui semblent ici déplacés, loin de
leur fonction première, de leur valeur d'usage initiale.
Les matériaux convoqués par la plupart des jeunes diplômés des écoles d'art de Nîmes et Montpellier peuvent faire penser à ceux de l'Arte Povera — polyane, béton, verre, bois, papier, argile, sable, tissu, plâtre, ferraille... — sauf qu'ils ne sont plus idéologiquement chargés. Ils font juste partie de la gamme infinie des matières et matériaux ordinaires, bruts et/ou manufacturés, déjà-là, disponibles ou récupérables.
Ils sont neufs ou déjà usagés ou déjà recyclés.
Ils sont prêts à l'emploi.